Quel est ton parcours sportif (discipline(s), niveau, expérience) ?
J’ai découvert le basketball vers l’âge de 12 ans, et ça a été un véritable coup de foudre. Très vite, la passion s’est transformée en discipline et en travail acharné. J’ai commencé dans un petit club près de chez moi, mais mon ambition m’a poussé à passer des détections pour rejoindre des structures plus compétitives. J’ai eu la chance d’évoluer dans des clubs prestigieux comme le Paris-Levallois et Cholet Basket.
Mon parcours m’a ensuite emmené bien au-delà des frontières françaises : j’ai joué en Espagne, aux États-Unis (notamment à l’IMG Academy), au Canada, en Serbie, et bien sûr en France, où j’ai atteint le niveau National 2. J’ai également participé à plusieurs tournois professionnels, ce qui m’a permis de confronter mon jeu à des contextes et des cultures sportives très variées.
Mon poste de prédilection : meneur de jeu/arrière, un rôle qui m’a appris à diriger, à anticiper, à prendre des décisions rapides et à toujours être au service du collectif.
Où en es-tu aujourd’hui d’un point de vue professionnel ?
Aujourd’hui, j’évolue en tant que consultant avant-vente en marketing digital au sein d’une entreprise internationale du secteur tech. Ma mission principale : accompagner les plus grandes marques mondiales, tous secteurs confondus, dans l’optimisation de leur visibilité en ligne. C’est un rôle stratégique, au croisement du conseil, de la technologie et du business.
Ce qu’il faut savoir, c’est que je n’ai jamais mis ma scolarité de côté, même durant mes années de pratique intensive du basketball. Mon père a toujours insisté sur l’importance des études, et même si à certains moments, après le bac, j’ai pensé tout arrêter pour me consacrer uniquement au sport, j’ai finalement choisi de poursuivre les deux en parallèle.
J’ai d’abord obtenu une licence en économie-gestion, avant de m’orienter vers le marketing et les achats en alternance. Mon master, en marketing international, m’a permis de développer une vraie expertise business à l’échelle globale. J’ai ainsi eu l’opportunité de travailler chez PSA (devenu Stellantis) en tant qu’acheteur, puis chez Orange à la stratégie marketing pendant deux ans. Mon implication m’a ensuite permis d’être recruté comme chef de projet web dans la même entité, suite à une initiative personnelle de refonte de la stratégie digitale.
Aujourd’hui, chez ****, j’ai la chance de manager une équipe et de continuer à apprendre chaque jour. En parallèle, j’explore activement mon côté entrepreneurial : je développe des projets qui ont du sens, avec l’envie de créer de la valeur et d’aider les autres à travers mes idées.
Comment as-tu vécu le passage de la carrière sportive à la vie active ?
La transition n’a pas été simple, loin de là. Elle s’est faite par étapes, parfois douloureuses. Lorsque j’étais au Canada, je pensais réellement pouvoir m’installer durablement en Amérique du Nord pour continuer ma carrière dans le basketball. Mais pour diverses raisons, j’ai dû rentrer en France. Ce retour, je l’ai vécu comme un échec. Il a marqué le début d’une période difficile, presque dépressive, même si j’avais encore une énorme envie de réussir dans le sport.
À ce moment-là, mon père a joué un rôle crucial. Il m’a poussé à ne pas abandonner mes études alors que, de mon côté, je voulais me consacrer à 200 % au basket. Avec le recul, je sais qu’il avait raison. Car la suite a été marquée par des blessures à répétition. En jouant en semi-professionnel, j’ai dû subir une ligamentoplastie après de nombreuses entorses sur la même cheville. C’est là que j’ai commencé à accepter que je n’atteindrais peut-être pas le niveau que je visais dans le basket.
J’ai donc continué mes études sans trop savoir où cela me mènerait, mais en gardant cette volonté d’avancer. Puis est venue la fin du master, avec la réalité du marché de l’emploi : il fallait trouver un travail, prendre un virage décisif. J’ai eu la chance d’être recruté juste après mon alternance comme chef de projet web, mais peu après, je me suis retrouvé au chômage. Cette période a été un véritable électrochoc : entre le besoin de subvenir à mes besoins et l’envie d’entreprendre, j’étais tiraillé, stressé, parfois perdu.
Et puis, j’ai trouvé un poste chez ****. Ce nouveau rôle m’a offert une forme d’adrénaline différente. Ce n’est pas celle du parquet, mais elle réveille la même envie de se dépasser, de viser haut, de performer. Rechercher cette nouvelle forme d’énergie, c’est ce qui m’a permis de rebondir et de retrouver un cap.
Qu’est-ce qui t’a le plus surpris ou défié dans ce changement ?
Ce qui m’a le plus défié dans cette transition, c’est d’apprendre à m’adapter à un tout nouveau rythme de vie, un rythme sans entraînements quotidiens, sans compétition, sans cette dose d’adrénaline qui accompagnait chaque match, chaque moment fort sur le parquet. Il a fallu réapprendre à vibrer différemment, à trouver cette énergie ailleurs, notamment dans le monde professionnel.
Le plus grand décalage, c’est cette différence de logique entre le monde du sport et celui du travail. Dans le sport, tout est mesurable, visible, transparent : les performances parlent d’elles-mêmes, les statistiques sont là, et l’objectif est clair pour tout le monde, progresser, gagner, performer. Dans le monde du travail, c’est plus flou. Les résultats existent bien sûr, mais ils ne sont pas toujours reconnus d’eux-mêmes. Il faut apprendre à les mettre en avant, à parler de ce qu’on accomplit, à faire sa propre promotion. Sinon, on devient invisible, même en étant performant.
Il y a aussi un autre défi : la relation humaine. Dans le sport, même si les profils sont variés, tout le monde court dans la même direction. Dans le monde professionnel, les motivations sont plus hétérogènes. Certaines personnes travaillent juste pour "faire le job", sans forcément chercher à progresser ou se dépasser. Pour un esprit forgé à la rigueur et à l’ambition du sport, ça peut être difficile à comprendre, voire frustrant.
Finalement, tout est question d’adaptabilité. Il faut trouver son propre rythme, sans renier ses racines sportives. Garder une place pour le sport, car il fait partie de notre identité, tout en s’ouvrant à de nouvelles façons de fonctionner. C’est un équilibre à construire, mais c’est aussi ce qui rend ce parcours riche et transformateur.
Qu’est-ce qui t’a poussé à entamer cette transition ?
Ma transition vers le monde professionnel a été motivée par plusieurs éléments, mais le premier, c’est clairement mon père. Il n’a jamais cessé de me rappeler une vérité que beaucoup d’athlètes mettent de côté : une carrière sportive peut s’arrêter à tout moment. Il me répétait souvent : “On ne sait jamais ce qui peut arriver. Une blessure, un imprévu, et tout peut s’arrêter. Et même si tu vas jusqu’au bout, à 30 ou 35 ans, il faudra penser à la suite.” Il voulait que je sois armé pour l’avenir, que je construise quelque chose de solide au-delà du terrain.
Et il avait raison. Les blessures ont fini par rattraper mon corps, notamment une ligamentoplastie qui m’a fait prendre conscience que mon rêve de carrière purement sportive allait devoir évoluer. Le coup final, ça a été le Covid. À cette période, je jouais encore à un bon niveau, mais tout s’est arrêté brutalement. Plus de compétitions, plus de visibilité, plus d’opportunités. Ce moment m’a fait ouvrir les yeux : ce n’est pas le basket qui allait me nourrir ou bâtir un avenir pour ma famille.
C’est à partir de là que j’ai décidé de me concentrer pleinement sur ma carrière professionnelle. D’autant plus qu’après le Covid, je suis passé par une période de chômage qui m’a mis face à la réalité : il fallait rebondir, vite. Ce mélange de circonstances m’a poussé à passer à l’action, à redéfinir mes rêves, à canaliser mon énergie dans une autre direction, celle du business, du marketing, de la stratégie.
Et c’est là que j’ai compris : on ne doit jamais cesser de rêver. Il faut simplement être capable d’ajuster ses rêves à ses ambitions, à ses réalités. Et continuer à se battre pour les atteindre, avec la même intensité qu’on mettait dans le sport.
Avais-tu déjà un plan de carrière en tête pendant que tu étais encore sportif ?
Oui… et non. Pendant mes années sportives, j’avançais en parallèle dans mes études, et je voyais bien qu’il existait différentes opportunités dans le monde professionnel. Mais avoir un vrai plan de carrière à cet âge-là, c’est très compliqué. Je pense qu’on manque encore de maturité pour se projeter clairement.
Au début, je me disais que si ma carrière sportive ne fonctionnait pas, je deviendrais kiné. Puis j’ai envisagé de travailler dans l’événementiel sportif, ou plus largement dans l’univers du sport. Mon esprit allait un peu dans tous les sens, ce qui est normal quand on est jeune et qu’on essaie de concilier passion et avenir.
Ce que je savais, en revanche, c’est que l’entrepreneuriat m’attirait. Je retrouvais dans cette voie les sensations proches du sport : l’adrénaline, les défis, la prise d’initiatives, le besoin constant de progresser. J’avais envie de créer quelque chose, de bâtir un projet à mon image. Et ça, c’est une envie qui m’habite encore aujourd’hui.
Parallèlement, je savais aussi que j’étais attiré par le marketing, pour son aspect créatif, stratégique, et sa capacité à combiner vision et exécution. J’ai donc progressivement aligné mes soft skills, mes passions et les opportunités que la vie m’offrait. Je n’ai pas suivi un plan rigide, du type “je vais entrer dans telle entreprise et y faire tel poste”. Non, j’ai avancé avec ce que la vie plaçait sur mon chemin, en disant “non” quand ça ne résonnait pas, et “oui” quand ça faisait sens.
En somme, je n’avais pas un plan de carrière précis, mais j’avais des envies, des valeurs, des centres d’intérêt. Et j’ai appris à faire confiance à mon instinct et à rester cohérent avec moi-même. Aujourd’hui, je peux dire que le chemin que j’ai suivi fait sens.
Quelles compétences ou qualités acquises dans le sport t’ont le plus aidé dans ta carrière professionnelle ? Donne-nous un exemple concret où tu as appliqué ces compétences dans ton travail.
Ce que le sport m’a le plus transmis, c’est une forme d’intrépidité : ne pas avoir peur, ne jamais reculer devant un défi. La résilience, aussi. Et ce goût de la performance, du travail bien fait, du dépassement de soi. Ce sont des qualités profondément ancrées en moi, que j’applique chaque jour dans ma vie professionnelle.
Un exemple concret : à plusieurs reprises, on m’a proposé des opportunités professionnelles que je ne maîtrisais pas totalement à première vue. Mais je n’ai jamais dit non. Au contraire, j’ai accepté ces défis comme des chances de grandir. Plutôt que d’attendre d’être prêt, je me suis préparé. Notamment avant un poste clé que j’ai décroché : je me suis formé de manière intensive pendant trois semaines, sans compter mes heures, pour arriver prêt dès le premier jour. Cette préparation, cette capacité à apprendre vite et à se surpasser, c’est 100 % issu de ma culture sportive.
Il y a aussi les moments de revers, d’échecs. Comme dans le sport, tout ne se passe pas toujours comme prévu. Mais je ne me suis jamais laissé abattre. J’ai toujours su rebondir, chercher des solutions, adapter mes méthodes pour atteindre mes objectifs. Trouver comment fonctionner au sein de l’entreprise, comprendre les dynamiques, ajuster ma stratégie, exactement comme on s’adapte à un adversaire sur le terrain.
Ce mental-là, cette énergie-là, c’est clairement le sport qui me l’a donnée. Et aujourd’hui, je la mobilise pour aller chercher mes propres victoires, même si elles prennent des formes différentes. Ce qui compte, c’est de ne jamais lâcher. De continuer à travailler, à s’adapter, à progresser, jusqu’à atteindre ce que l’on vise.
Quelles difficultés as-tu rencontrées au début de ta nouvelle carrière ? Comment as-tu surmonté ces obstacles ?
Les premières difficultés que j’ai rencontrées, c’était vraiment liées à l’adaptation : comment comprendre le fonctionnement d’une entreprise, que ce soit une petite structure ou un grand groupe ? Comment trouver sa place, apprendre les codes, comprendre les dynamiques internes, et surtout, comment se positionner de manière stratégique pour atteindre ses objectifs sans se faire écraser ?
Le passage du monde du sport à celui de l’entreprise nécessite une vraie capacité à “fit in”, à se fondre dans un nouvel environnement tout en affirmant sa personnalité et ses ambitions. Au début, ce n’est pas évident. Mais c’est là que la résilience, la compétitivité et la rigueur acquises dans le sport m’ont énormément servi. J’ai abordé ces défis comme un joueur aborde un match difficile : en travaillant dur, en étant patient, et surtout, en réfléchissant stratégiquement.
Une autre clé importante pour moi a été l’ouverture au feedback. Comme un joueur a besoin d’un bon coach, un salarié ou un collaborateur a besoin de bons managers. Et même si ça ne court pas les rues, j’ai eu la chance de croiser des managers bienveillants, capables de me guider avec des conseils constructifs. J’ai toujours fait en sorte d’absorber un maximum de retours, positifs comme négatifs, puis de faire le tri pour en tirer le meilleur.
Progressivement, j’ai appris à valoriser mon travail, à mettre en avant mes résultats, à comprendre les leviers pour évoluer, obtenir des responsabilités, ou viser des promotions. Ce sont ces apprentissages, cumulés avec la mentalité sportive, qui m’ont permis de surmonter les premiers obstacles et de tracer mon chemin dans l’entreprise.
As-tu été accompagné(e) ou conseillé(e) (mentor, coach, réseau, plateforme comme Sport2Work…) dans cette transition ? À quel point cela a-t-il été important pour toi ?
Je n’ai pas été accompagné de manière formelle ou structurée dans ma transition. Je n’ai pas eu de mentor dédié, ni de plateforme comme Sport2Work à l’époque pour m’orienter. En revanche, j’ai beaucoup appris à travers mes échanges avec mes collègues et mes managers. Ces discussions m’ont permis de recueillir un maximum de feedback pour mieux m’adapter au monde du travail, comprendre ses codes, et me positionner intelligemment.
Mais il faut être honnête : cette transition n’a pas été simple. Elle a même été violente à certains moments. J’ai dû tout réapprendre : ma relation au temps, à l’alimentation, à la fatigue, à la gestion du quotidien. Pendant un moment, c’est devenu toxique. J’ai pris beaucoup de poids, mon hygiène de vie s’est dégradée, et j’ai ressenti un vrai déséquilibre. Ce n’était pas uniquement lié au travail, mais aussi à un contexte plus large, comme le Covid, qui a accentué le sentiment d’isolement et d’incertitude.
Le plus dur, c’est de voir que tu réussis dans ta vie professionnelle, mais que ta vie personnelle, tes habitudes, ton équilibre se détériorent en parallèle. Tu n’as plus les repères du sport pour structurer tes journées, plus les mêmes motivations. Et là, tu réalises que cette transition ne concerne pas que ta carrière, mais toute ta vie.
C’est pourquoi je pense aujourd’hui qu’un accompagnement aurait été précieux. Pour m’aider à conserver les bonnes habitudes transmises par le sport, pour éviter de tout mettre entre parenthèses. Le sport m’avait appris la rigueur, la discipline, des réflexes sains, il ne fallait pas les perdre en entrant dans la vie active, mais plutôt les adapter.
Heureusement, avec le temps, j’ai su retrouver un certain équilibre. Mais ça m’a pris du temps. Et si je peux partager une chose, c’est que réussir sa transition, ce n’est pas juste performer dans un nouveau job, c’est aussi rester aligné avec soi-même dans tous les aspects de sa vie.
De quoi es-tu le plus fier dans ta carrière professionnelle à ce jour ? Y a-t-il eu un moment charnière où tu t’es dit « J’ai fait le bon choix » ?
Il y a plusieurs choses dont je suis fier dans ma carrière professionnelle, parce que mon parcours s’est construit à plusieurs niveaux : dans mon travail principal, mais aussi dans mes projets personnels.
Professionnellement, je suis fier d’avoir atteint un poste de manager à 30 ans. C’est une belle étape, qui montre que j’ai su m’adapter, apprendre vite, et trouver ma place. J’ai mené des projets importants, obtenu des augmentations significatives, ce qui est à la fois une reconnaissance de mes compétences et une preuve que j’ai su me positionner avec justesse dans l’entreprise. Et surtout, je peux rentrer chez moi sans avoir à m’inquiéter pour subvenir à mes besoins. J’ai construit une forme de stabilité, qui me permet de penser à l’avenir, à ma famille, et même d’investir dans mes projets. C’est une immense fierté.
Mais au-delà de ça, je suis aussi fier de ce que je fais sur le plan entrepreneurial. Créer des choses, aider les autres, avoir un impact, c’est une dimension essentielle pour moi. Chaque fois que je reçois un message d’un jeune que j’ai inspiré, ou que je vois une de mes idées aider concrètement quelqu’un, je me dis que je suis sur la bonne voie. C’est là que je sens que j’ai fait le bon choix.
Il y a eu plusieurs moments charnières : quand une petite société que j’avais créée a failli être rachetée, quand j’ai lancé des plateformes d’e-commerce et que les ventes ont suivi. Ce sont des jalons, des signes que je vais dans la bonne direction. Même si je sais que je n’ai pas encore atteint tous mes objectifs, loin de là. Il me reste beaucoup de chemin à parcourir, beaucoup de choses à accomplir. Mais chaque étape me rapproche un peu plus de ce que je veux construire. Et ça, c’est déjà une victoire en soi.
Que conseillerais-tu à un(e) sportif(ve) qui envisage de se reconvertir ? Comment bien se préparer mentalement et techniquement pour réussir cette transition ?
Le premier conseil que je donnerais, c’est de rester curieux et ouvert. Il faut être capable de voir toutes les possibilités qui s’offrent à soi. Pour ça, il ne faut pas hésiter à faire des recherches, à lire, à regarder des témoignages, à participer à des événements, à s’ouvrir à d’autres univers. Plus on s’expose, plus on découvre, et plus on peut faire des choix éclairés.
Un énorme raccourci dans cette transition, c’est l’accompagnement. Être guidé par quelqu’un qui a déjà vécu cette étape ou qui connaît bien le monde professionnel peut vraiment faire gagner du temps et éviter des erreurs. Ça permet aussi de mieux comprendre comment se préparer mentalement et techniquement à ce changement de vie.
Il faut aussi changer son regard sur le monde du travail. Oui, c’est une autre forme de performance, mais au fond, c’est la même mentalité que dans le sport : du travail, de la rigueur, de l’endurance. Il ne faut pas avoir peur du temps que ça prendra pour atteindre ses objectifs. Ce n’est pas parce que la forme change que l’intensité et l’engagement doivent disparaître.
Tout se passe dans la tête. Il faut rester fort mentalement, garder ses bonnes habitudes de sportif, ne pas tout abandonner sous prétexte qu’on passe à autre chose. Bien manger, bien dormir, bien s’entourer, tout ça reste essentiel. Notre corps reste notre moteur, même en dehors du sport. Il faut en prendre soin si on veut performer ailleurs.
Et puis, surtout, il faut s’écouter. La transition, c’est aussi un moment pour apprendre à mieux se connaître, à s’adapter, à construire une nouvelle version de soi. Si tu n’as pas eu la chance d’avoir un cadre éducatif fort ou des mentors autour de toi, alors fais-toi accompagner. C’est un vrai levier pour rebondir, pour transformer l’énergie du sport en réussite professionnelle.
Selon toi, qu’est-ce que les employeurs peuvent apporter à des profils sportifs ?
Ce que les employeurs peuvent offrir en premier lieu à un profil sportif, c’est la stabilité. C’est un vrai contraste avec le monde du sport, où tout peut basculer du jour au lendemain : une blessure, un transfert annulé, une sélection qui tombe à l’eau. Dans le sport, on vit souvent dans l’incertitude. Alors que dans le monde du travail, et particulièrement en France, il existe une forme de sécurité, de continuité, qui peut être très rassurante et structurante pour un ancien sportif.
Mais il ne suffit pas de proposer un poste stable. Un sportif, c’est avant tout quelqu’un qui est habité par une flamme, une passion, un moteur intérieur qui le pousse à se dépasser, à travailler dur, à viser toujours plus haut. Cette flamme, c’est ce qui l’a fait avancer dans le sport, et c’est ce qui peut faire de lui un collaborateur exceptionnel.
Le rôle des employeurs, et notamment des managers, c’est de ne pas éteindre cette flamme. Il faut proposer des défis, des objectifs motivants, des responsabilités. Il ne faut surtout pas “ranger” ces profils dans un coin, sans ambition ou sans perspective. Car s’ils se sentent challengés, écoutés et valorisés, ils peuvent accomplir de grandes choses, avec une énergie et une détermination rares.
Ce que je pense, c’est que cette flamme-là ne concerne pas uniquement les sportifs. Elle existe chez tout le monde, mais elle est particulièrement vive chez les anciens compétiteurs. Et si les entreprises savent l’entretenir, elles peuvent révéler des talents incroyables, capables de porter des projets ambitieux avec passion et intensité.
Comment les entreprises peuvent-elles mieux valoriser les compétences issues du sport ?
Pour valoriser les compétences issues du sport, les entreprises doivent d’abord comprendre que ces qualités, résilience, rigueur, gestion du stress, leadership, travail d’équipe, ne sont pas uniquement “transférables” : elles sont déjà présentes chez les sportifs, prêtes à être activées dans un nouveau contexte.
Mais pour qu’elles s’expriment pleinement, il faut créer un environnement qui entretienne cette flamme. Comme je l’ai déjà dit, un sportif a besoin d’être stimulé, challengé. C’est dans ces conditions qu’il va mobiliser le meilleur de lui-même.
Une des clés pour mieux valoriser ces compétences, ce serait de mettre en place des ateliers ou des sessions de sensibilisation dans les entreprises. Des anciens sportifs pourraient y intervenir pour parler de leur parcours, expliquer comment les compétences sportives s’appliquent dans le monde professionnel, et comment chacun peut les exploiter à son tour.
On pourrait aussi imaginer des coachings internes spécifiques, pour aider les collaborateurs (sportifs ou non) à prendre conscience de ces compétences souvent invisibles, et à les intégrer consciemment dans leur quotidien professionnel. Valoriser, c’est aussi faire émerger ce qui est là, mais que certains ne voient pas encore.
En somme, il ne suffit pas d’embaucher un profil sportif pour bénéficier de ses qualités : il faut les reconnaître, les stimuler, et créer un cadre dans lequel elles peuvent s’exprimer pleinement.
Quels sont tes projets ou objectifs professionnels à moyen et long terme ? Envisages-tu de garder un lien avec le sport d’une manière ou d’une autre (coaching, mentorat, bénévolat, etc.) ?
À moyen terme, mon objectif principal est de faire grandir mon équipe dans mon travail actuel. En tant que manager, je veux les aider à s’épanouir, à monter en compétences, à devenir des “key players” dans leurs domaines respectifs. Je souhaite aussi prendre plus de responsabilités, élargir mon périmètre d’action et contribuer davantage à la stratégie de l’entreprise.
À long terme, je rêve de voir mes projets personnels se développer et rencontrer du succès. Certains de ces projets sont directement liés au sport, ce qui me permet de garder un lien fort avec cet univers qui m’a tant donné. Ce que je cherche, ce n’est pas seulement la réussite “business”, mais un impact réel : créer quelque chose qui ait du sens, pour moi et pour les autres.
Et puis, il y a cette idée qui me trotte dans la tête : coacher une équipe de basket. Ce n’est pas encore pour tout de suite, car je veux d’abord mener à bien mes projets professionnels et personnels. Mais un jour, je me vois bien transmettre mon expérience à une équipe, qu’elle soit composée de jeunes ou de seniors.
Le sport fait partie de moi, et je sais qu’il restera toujours présent, d’une manière ou d’une autre.
Y a-t-il une citation, une philosophie ou un conseil que tu voudrais partager, qui t’a aidé(e) dans ta carrière sportive et professionnelle ? Un dernier mot pour motiver celles et ceux qui hésitent encore à franchir le pas ?
S’il y a une phrase qui m’accompagne depuis longtemps, c’est celle-ci : « Si tu as peur d’échouer, tu ne mérites pas de réussir. » Elle résonne profondément en moi, parce qu’on a tous, à un moment, peur de l’inconnu. Peur du vide. Peur de changer. Et pourtant, c’est en osant, en se lançant, qu’on grandit.
Il ne faut pas avoir peur d’échouer. Il faut y aller, tenter, apprendre, ajuster. C’est ça, avancer. Rester figé par la peur, c’est renoncer à sa propre évolution. Et dans une transition aussi marquante que celle du sport vers la vie professionnelle, cette peur est naturelle… mais elle ne doit jamais nous paralyser.
Ce que je dirais à celles et ceux qui hésitent encore, c’est de ne pas attendre que tout soit parfait pour se lancer. Donnez tout, à fond, avec votre mental de sportif, votre énergie, vos valeurs. Et surtout, n’ayez aucun regret. Même les échecs sont des étapes d’apprentissage. Ils vous construisent plus que vous ne le croyez.
Et si le flou est trop grand, si vous ne savez pas par où commencer, faites-vous accompagner. C’est un véritable raccourci de vie. Être entouré de personnes compétentes et bienveillantes peut faire toute la différence. Vous irez plus vite, plus loin, et vous aurez plus d’impact, sur vous-même, mais aussi sur les autres.
On n’a qu’une vie. Elle est longue, pleine de chapitres à écrire. Faites en sorte qu’elle vous ressemble. À 200 %, chaque jour.